Une nouvelle fois elle avançait, alignant à petite enjambée un pas devant l'autre. Il était tard, la nuit semblait être tombée sur le petit village de Oerba et le silence régnait. Le vent soufflait lentement, comme si la fine brise respirait, paisiblement endormie. Vanille regardait les fleurs autour d'elle, caressées par l'air frais et chatouilleur. Elle en soupira, d'aise, heureuse de retrouver sa terre natale telle qu'elle s'en était toujours rappelée, telle qu'elle la trouvait si belle et si apaisante. Elle pensait que finalement, tout ceci n'avait été qu'un mauvais rêve, que peut-être c'était sa tête qui lui jouait des tours, et que le chaos qui avait pris place sur le monde, inondant les divers peuples de détresse et de désarroi, n'avait sans doute, jamais existé. Elle respira une nouvelle fois, s'asseyant finalement, sur le banc qui faisait face au lac, l'immense lac brillant au bord de Oerba et qui en faisait aussi l'immense beauté.Une petite créature, aux allures vives et joyeuses, ressemblant comme deux gouttes d'eau à un oiseau se rapprocha d'elle et laissa sortir de son petit bec encore peu jauni par la vieillesse, un petit cri aigu et appréciable. Vanille en sourit et finit par découvrir l'espèce rare et si convoitée de son petit visiteur. Les chocobos se faisaient rare vers la ville, ne voulant pas être montés ils fuyaient en direction de la grande plaine, à l'exception de celui-ci, qui semblait aimer le contact des humains et la compagnie de Vanille. Elle avança doucement son bras, afin d'essayer de le toucher, mais le petit oiseau se recula vivement, tournant la tête vers le ciel, comme s'il sentait que quelque chose clochait. Sans plus attendre, il s'envola et disparu de la vue de la demoiselle. Vanille se releva, cherchant autour d'elle une quelconque explication à cette réaction étrange. Un cri lui perça les tympans et Vanille se plia de douleur, essayant au maximum de limiter le bruit qui arrivait à ses oreilles. Un flash lui brûla la rétine, puis deux avant qu'une lumière aveuglante prit place dans le ciel et que Vanille ne se souvienne.

Elle revoyait cette vision, l'horreur qu'elle avait ressenti lorsque ses amis s'étaient retrouvés Cie'th, marchant tels des zombies, répondant au seul ordre qu'ils pouvaient assimiler, détruire. Elle aurait voulu montrer à Orphan, que la vie ce n'était pas çà, qu'il n'y avait pas que le mal qui pouvait triompher, mais elle ne savait pas quoi faire à part supplier. Tout se bousculait dans sa tête, Fang semblait souffrir, transformée en Ragnarok, l'entité tant attendue par Orphan et ses troupes afin de détruire Cocoon, et elle ne pouvait rien faire. Elle la regardait là, impuissante. Un nouveau flash lui balaya les yeux, la forçant ainsi à tourner la tête. Un nouveau cri retentit, le cri de Ragnarok, celui de Fang, et le sien. Elle revoyait leurs mains liées, serrées afin de ne plus se lâcher, et elle voyait désormais qu'elle se liaient. Leur lien était plus fort que tout, devenues ensembles Ragnarok, elle arrivaient à mettre fin à ce chaos, à cette infâme calamité.

Tout était froid, et tout n'était que silence. Encrée dans la longue colonne de cristal, reliant Cocoon au reste du monde, Vanille goutait enfin au repos qu'elle avait tant mérité, accompagnée de sa plus grande amie, Fang. Elle sentait ses muscles détendus se réchauffer petit à petit, comme si leur prison de glace se mettait tout à coup à fondre. Elle commençait à sentir le vent léger et frais sur son visage et finit par arriver à allonger ses jambes.La fine couche qui recouvrait son corps se dissipa peu à peu jusqu'à disparaitre entièrement, comme si Vanille n'avait jamais réussi sa tâche. Elle ouvra les yeux, avant de les refermer un instant, aveuglée par le monde glacé qui l'entourait et finit par les ré-ouvrir. Elle mit plusieurs secondes à comprendre, à assimiler chaque chose qu'elle voyait avec les flashs et les différents rêves qu'elle venait de faire. Encore endormie et comateuse et s'étira doucement, relevant ainsi le petit tissu qui recouvrait le bas de son corps. La petite marque qui avait pris place sur le haut de sa cuisse, encore présente même après les évènements récents avait changé de couleur. Le noir avait fui, laissant finalement sa place à un petit gris glacé. Car glacé était bien là le mot qui convenait pour décrire sa marque. Celle-ci ne bougeait plus, ce qui voulait dire que le décompte qui trônait sur sa tête auparavant ne pourrait plus la tourmenter. Mais Vanille resta tout de même perplexe, pourquoi se réveiller? Elle venait d'accomplir sa tâche, elle avait détruit Cocoon, afin de sauver ceux qui lui étaient chers, alors pourquoi se réveiller? Une nouvelle tâche? Elle tourna la tête, se rappelant subitement que fang était avec elle. Une vague de joie s'en prit d'elle et elle semblait avoir l'espoir que celle-ci se soit elle aussi réveillée. Mais elle dormait encore, le visage paisible, elle était encore ailleurs et profitait du repos qu'elle avait tant attendu. Vanille se rapprocha d'elle, accroupie, elle l'a secoua lentement, afin que son réveil se fasse en douceur. Un nouveau flash la percuta et dans ses oreilles, un cri lointain et féminin qui semblait à l'agonie. Vanille en ressenti toute la détresse. Elle recevait des centaines d'images, semblables aux premières, lui incombant une nouvelle tâche.L'entre du monde invisible, Etro... Vanille tentait de comprendre, quel était cet endroit et qui était cette joli fille. Elle soupira, son cerveau étant désormais fatigué de toute cette réflexion. Elle tenta une nouvelle fois de réveiller Fang, afin de voir s'assurer qu'elle n'avait rien, et pour voir si une nouvelle fois, elles allaient devoir partager de nombreuses aventures.

Lorsque les yeux de celle ci papillonnèrent, Vanille respira, soulagée et tellement heureuse de voir qu'une nouvelle fois elles étaient ensembles. Elle ne chercha pas à comprendre plus, et se jeta dans les bras de son amie, cherchant ne serait-ce qu'un peu de réconfort et de chaleur dans cette colonne glacée.De plus, le peu de temps qu'il s'était écoulé durant leur cristallisation, avait suffit à Vanille pour ressentir le manque de ses amis, et en particulier, la présence de Fang. Elle avait toujours été là pour la rassurer, à chacune des étapes de sa vie, et Vanille ne pouvait s'en défaire comme çà. Le simple contact de sa peau sur celle encore endormie de Fang lui provoqua un bien fou et elle en fut rassurée. Elles étaient bel et bien revenues, et elle ne voulait pas redevenir cristal avant bien longtemps. Il ne lui restait plus qu'une chose à découvrir, qu'elle était exactement sa tâche et où devait-elle les mener.