3 avril 1985 – Séoul

Dans un hôpital tout ce qu'il y a de plus banal dans la grande ville de Séoul venait de naître un bébé en parfaite santé. Ses parents avaient décidé quelques semaines auparavant qu'il porterait le nom de Park Min Soo, espérant que la signification de celui-ci lui porterait chance tout au long de sa vie. Premier enfant d'un jeune couple uni et solide, sa vie s'annonçait déjà paisible et agréable.


16 août 1989 - Séoul

Du haut de ses quatre ans, un petit bout d'homme demande à sa mère pourquoi « Papa pas là? ».

Sa mère, une jeune femme chaleureuse et dévouée, était en train de préparer le repas au moment où son bambin vient tirer sur le bas de sa jupe pour attirer son attention. Un sourire aux lèvres, elle prend son petit homme dans ses bras et lui tapote affectueusement le bout du nez avant de lui répondre. « Papa est encore au boulot, mon chéri. Il est le patron maintenant, il est plus occupé qu'avant. Mais il a promis qu'il serait là pour te lire une histoire ce soir avant de dormir. » Rassuré, l'enfant commence à se tortiller pour se faire reposer à terre, ses jouets étant désormais son seul souci.

Trop jeune pour comprendre ce qu'était ce nouveau boulot ou pourquoi son père était moins souvent là, il ne s'en souciait pas trop pour autant. Sa mère était là pour s'occuper de lui en permanence et son père, bien que moins souvent là, lui dédiait toute son attention lorsqu'il l'était.


22 mars 1996

L'adorable bambin avait grandi et était maintenant devenu un respectable garçon d'une dizaine d'années. Réussissant bien à l'école, aimant les sports de compétition et se mêlant bien à ses camarades de classe. Il faut dire qu'il avait commencé à maîtriser l'art du sourire charmeur, art qu'il perfectionnerait à un niveau incroyable au cours des années à venir. Peu importe les reproches qu'on lui adressait, personne ne pouvait rester fâcher très longtemps contre lui. D'ailleurs, on pouvait rarement lui refuser quelque chose. Il savait comment obtenir ce qu'il désirait, tout comme ce soir. En effet, la compagnie de son père avait organisé une soirée bénéfice pour une œuvre caritative quelconque et comme son père était haut placé dans la compagnie, il se devait d'être présent à cette soirée. Le jeune Min Soo, curieux et déterminé de nature, avait réussi à convaincre ses parents de le laisser les accompagner. Bien que la soirée s'avéra relativement ennuyeuse pour lui, il resta sage. Il s'était d'ailleurs inventé un jeu pour passer le temps : essayer de plaire le plus possible aux adultes auxquels son père le présenterait. Il avait déjà remarqué les effets de son sourire charmeur dans sa vie de tous les jours, alors il désira voir s'il obtiendrait le même type de réactions sur de parfaits inconnus. Ce n'était pas bien méchant comme jeu, même s'il ne pouvait pas nier qu'il y prenait un peu plaisir.


15 octobre 1999

« Wow, bravo Min Soo! C'est fantastique mon chéri»

Cela faisait maintenant plus d'un an qu'il suivait des cours de mandarin. Son père n'avait eu de cesse de lui rabattre les oreilles avec l'utilité d'apprendre cette langue. Selon lui, dans un futur relativement proche, avec l'ouverture de la Chine sur les autres grands pays industrialisés de ce monde, maîtriser cette langue serait un atout dont il serait fou de se passer. Se rajoutant à ses cours réguliers et ses cours d'anglais, le mandarin prenait désormais la majorité de son temps d'étude. Cette division du temps se révélait pourtant payante; son dernier test auquel il avait eu 100% était tenu fièrement dans les mains de sa mère en ce moment même.


18 janvier 2005


Bien qu'il ait toujours été charmeur et qu'il n'en était pas à sa première conquête, c'est avec sa carrière de mannequin de plus en plus prospère que se développa sa réputation de Don Juan insatiable. En effet, il ne couchait pas deux nuits d'affilée avec la même personne et alterner entre conquête masculine et conquête féminine ne le dérangeait pas le moins du monde. Malgré cela, il n'était pas si facile de lui plaire, son intérêt résidant dans le plaisir de séduire. De plus, même si les faveurs sexuelles étaient chose commune dans le domaine où il évoluait, il ne le fit jamais. Il n'en avait pas besoin de toute façon : même si peu connues du public, ses nombreuses frasques contribuaient à rajouter à son charme et sa popularité.

Il était d'ailleurs en train de faire une session photo avec une de ses anciennes conquêtes. Loin de lui en vouloir de l'avoir charmée et emmenée dans son lit, la jeune femme avait expressément demandé au directeur de l'engager pour ce contrat. Rares étaient ses conquêtes qui lui en voulaient d'avoir passé une nuit ensemble. Il avait beau être un Don Juan, il n'en était pas pour autant un salaud.

« Alors, dis-moi, sur qui as-tu jeté ton dévolu cette fois? » lui demanda sa partenaire, complice, durant une pause, alors qu'il remerciait un des techniciens qui venait de lui emporter son café.
« Laisse-moi deviner...la nouvelle maquilleuse? Elle est mignonne »

« Touché! » répliqua-t-il, souriant.

« La pauvre, elle ne sait pas ce qui l'attend » se fit-il répondre, la jeune femme soupirant, une expression amusée tout de même affichée sur son visage.

« Oh, elle le saura assez vite, ne t'en fais pas ». Il lui fit un coup d’œil complice avant de fixer son regard sur celle qui finirait bientôt dans ses bras. Que la chasse commence.


19 septembre 2007


Ses études en médecine avançaient bon train malgré ses nombreuses aventures l'occupant à chaque nuit. Heureusement pour lui, il était assez brillant pour ne pas avoir besoin de passer de nuits blanches à plancher sur ses travaux de recherche ni sur ses bouquins de cours aussi épais que des briques. Un des avantages de son mode de vie d'ailleurs était qu'il savait parfaitement gérer son temps. Il avait d'ailleurs trouvé il y a quelque temps un café tranquille où il pouvait étudier à son aise et qui n'était pas très loin de chez lui. De plus, c'est d'ailleurs à cet endroit qu'il trouva les meilleurs cappuccinos qu'il lui ai été donné de boire jusqu'à date, et il était loin d'en être à son premier. Il s'installait donc à tous les jours dans un coin, ses livres et son ordinateur portable d'un côté et les tasses de café vides s'empilant de l'autre. Lors de ses sessions d'étude, il laissait son mode « chasseur » de côté, se concentrant davantage sur ce qu'il lisait que sur les gens qu'il croisait (cela ne l'empêchait pas d'être un peu plus charmant que d'habitude avec la serveuse au comptoir caisse, elle était quand même mignonne). Tout de même, il finit par remarquer au fil du temps les quelques clients réguliers comme lui, dont un en particulier qui piqua sa curiosité. Il s'agissait d'un jeune homme de son âge d'origine chinoise, jugeant par sa maîtrise du langage lorsqu'il se parlait à lui-même, habitude qu'il semblait avoir lorsque profondément concentré sur son travail.

Un soir qu'il avait fini la majorité de son étude et qu'il prenait une pause pour commander de quoi à grignoter ainsi qu'une nouvelle tasse de café, il en profita pour faire un léger détour, question d'observer le jeune homme de plus près. Remarquant que celui-ci ne buvait pas la même chose que d'habitude, une idée lui vint en tête. Il apprécia le visage étonné que le Chinois en question fit lorsqu'il s'assit devant lui, après lui avoir offert un chocolat chaud. Les yeux ronds qui le fixèrent pendant qu'il parlait en mandarin, clair signe que son idée avait bel et bien eu l'effet de surprise escompté, le firent sourire. Il n'était nullement en mode chasse en ce moment, ce qui en soit était plutôt rare, mais il était bien déterminé à faire la connaissance de ce voisin de table. Qui aurait cru que ses innombrables leçons de mandarin lui serviraient dans un petit café à deux pas de chez lui, en Corée.



16 mars 2008

Comme à son habitude, il était parti relativement tôt de l'appartement, la majeure partie de sa journée consacrée à ses recherches à l'université. Vers la fin de l'après-midi par contre, il laissa le tout en plan pour vaquer à ses usuelles occupations nocturnes. Comme toujours, il était confiant de se trouver une conquête qui l'occuperait la nuit durant. Ce qui différait cette fois, sentiment qui le taraudait depuis quelque temps déjà sans qu'il ne sache la cause derrière celui-ci, c'était qu'il ne trouvait personne qui ne lui convienne parfaitement. Certes, il y avait de nombreuses personnes qui répondaient à ses critères dans le bar chic où il se trouvait actuellement, mais personne qui ne l'attirait vraiment. Il n'était pas une personne à cumuler que des beaux visages dans ce que certains appelaient son tableau de chasse. S'il n'avait qu'à s'approcher et dire quelques mots pour que la personne lui tombe dans les bras, cela enlevait tout intérêt. Il appréciait le défi de séduire, de sentir qu'il avait le contrôle de la situation tout en sachant que la personne qui tombait dans ses filets le faisait de plein gré, qu'elle était intéressée.

Boisson à la main, la frustration vis-à-vis de sa situation actuelle ne cessait d'augmenter. Irrité, il vida son verre et décida de laisser tomber pour ce soir. Il était à peine 18h qu'il retournait à son appartement, ne songeant même pas une seule fois durant le trajet à Xuejian, son colocataire depuis quelques mois déjà, alors que sa voiture avalait les kilomètres. Celui-ci se demanderait bien pourquoi il dérogeait autant à sa routine ce soir, lui qui revenait habituellement après minuit.

Loin de le calmer, le voyage jusqu'à chez lui le rendit davantage tendu encore. Son corps s'étant habitué à cette routine de conquêtes, il savait qu'il aurait de la difficulté à se détendre ce soir. Absorbé dans ses pensées comme il l'était, il ne remarqua pas Xuejian sortant de la salle de bain et simplement vêtu d'une serviette que lorsqu'il se retrouva directement devant celui-ci...et ce fut à cet instant précis que le fameux déclic se fit. Avant même qu'il ait pleinement réalisé ce qu'il faisait, il avait plaqué le Chinois contre le mur, le soulevant littéralement de terre pour l'embrasser fougueusement. Le reste se passa comme à chaque fois, à une seule différence près par contre : il ne laissa pas sortir celui-ci de son lit le matin venu. Lui qui avait pour principe de laisser les gens aller comme bon leur semblait après leurs ébats, il se surpris presque à retenir Xuejian dans son lit. Il ne se doutait nullement qu'à ce moment, alors qu'ils échangeaient leurs salutations habituelles, leurs vies à tous les deux venaient de changer irrémédiablement.


3 décembre 2008


Il y avait réfléchi, s'était cassé la tête comme jamais auparavant. Au début, il n'y croyait pas vraiment, se disant qu'il s'agissait juste d'un attachement particulier dû à leur amitié et leur colocation. Mais au fur et à mesure que les semaines passaient et que le nombre de ses conquêtes faiblissait, il commençait à se dire que c'était peut-être réellement le cas finalement. La « chasse » de nouvelles conquêtes ne l'intéressait plus autant qu'auparavant. À chaque fois qu'il s'y essayait, il trouvait de moins en moins de personnes l'intéressant. Au début, il revint une soirée sans personne à son bras pour passer la nuit en sa compagnie. Par la suite, il lui arrivait la même chose plusieurs soirs d'affilée. Il lui arrivait même de trouver quelqu'un ayant tout ce qu'il recherchait d'habitude, mais ne pas avoir autant d'entrain à aller l'aborder qu'auparavant. Parallèlement, il se rendait compte qu'une certaine personne occupait de plus en plus son esprit. Au début, il s'agissait de détails anodins qui lui venaient à l'esprit en voyant ou en entendant quelque chose, ce qu'il mit sur le dos de leur cohabitation qui les menait à mieux se connaître. Puis ces pensées se firent de plus en plus précises et de plus en plus fréquentes.

Cela finit par le frapper : il était amoureux. Eh oui, le Casanova s'était attaché assez à une seule personne pour laisser tomber les conquêtes d'un soir. La question était : ce sentiment était-il mutuel? Il savait que le jeune Chinois était du moins assez intéressé pour ne pas repousser ses avances et leurs étreintes passionnées. Par contre, avait-il détruit ses chances en couchant avec Xuejian à plusieurs reprises sans pour autant laisser présager à autre chose qu'une histoire sans lendemain? Ils habitaient toujours ensemble, mais cela ne garantissait aucunement le fait qu'il ne lui en voudrait pas pour tout ce qui s'était passé. N'étant pas du genre à rester assis sur ses lauriers, il décida d'aller voir Xuejian et de lui faire part de sa décision. En espérant que la réponse qu'il recevrait était celle qu'il espérait.

« Je ne coucherai plus avec personne d'autre. J'ai besoin de personne d'autre... »

Pendant un battement de cœur ou deux, il eut soudain peur que Xuejian se fâche ou l'envoie littéralement promener, même s'il savait que ce n'était pas son genre de réagir ainsi. Mais quand il lui sauta dans les bras, il sut que ses inquiétudes n'avaient vraiment pas eu lieu d'être. Il ne put d'ailleurs retenir son sourire. Il avait encore du mal à mettre des mots sur ses émotions, peu habitué qu'il l'était d'avoir besoin de le faire, mais alors qu'il serrait Xuejian contre lui, il sut qu'il y arriverait sûrement bientôt. Ce dont il ne se doutait pas par contre, c'était que leur histoire qui commençait aujourd'hui se poursuivrait bien plus loin et traverserait davantage d'épreuves que ce qu'ils pourraient tous deux s'imaginer en cet instant.


15 avril 2010

Il était médecin, il était formé à traiter toutes sortes de maladies et à savoir réagir en conséquence. Par contre, ce qu'aucun médecin n'était vraiment formé à faire face était le stress et l'inquiétude auxquelles on était livrés lorsqu'il s'agissait d'une personne proche de nous qui était couchée dans un lit d'hôpital et branchée sur une panoplie de machines. C'était ce qui était d'ailleurs en train de se passer alors que le jeune Coréen était assis au chevet de son amoureux.

Il avait trouvé celui-ci gisant à terre dans les escaliers menant à leur appartement, affolé et dans un bien mauvais état. Il ne savait pas ce qui s'était passé, mais il semblait avoir déboulé les escaliers. Refoulant un sursaut de panique, il fit un rapide examen rudimentaire pour déceler des fractures graves ou des bosses indiquant une accumulation de sang sous la peau. Le téléphone à l'oreille, il continuait ses vérifications alors qu'il appelait une ambulance et tentait de rassurer du mieux qu'il le pouvait son amoureux. Le Chinois souffrant de la maladie de Von Willebrand, n'importe quelle blessure, ne serait-ce que superficielle, pouvait causer une hémorragie si non traitée rapidement et adéquatement; alors, dans un cas comme celui-ci, il savait qu'il pouvait redouter le pire. Cette scène le hanterait pour de nombreux mois : lui, agenouillé à terre aux côtés de son amant, lui tenant la main et le rassurant qu'il s'en sortirait, que l'ambulance arriverait dans la minute pour l'emmener à l'hôpital. Il lui caressait le visage, le stimulait pour le garder conscient, redoutant un traumatisme crânien dû à la chute. Ce sentiment d'impuissance qu'il n'avait jamais ressenti avec une telle intensité lui pesait sur le cœur atrocement, menaçant de l'étouffer sous l'émotion alors qu'il pouvait lire clairement la peur de mourir dans les yeux de son amoureux. Heureusement, l'ambulance arriva finalement et c'est à toute allure que le véhicule fonça vers l'hôpital où une équipe médicale avait été avisée et attendait leur arrivée.

La procédure chirurgicale prit du temps et se déroula sans problèmes apprit-il plus tard, mais cela ne l'empêcha pas de faire les cents pas dans le corridor attenant à la salle de chirurgie. Un des chirurgiens vint le voir une fois l'intervention terminée pour lui confirmer ce qu'il avait craint : le jeune Chinois avait bel et bien souffert d'une hémorragie interne mais celle-ci ne laisserait aucune séquelle puisqu'ils avaient réussi à drainer tout le sang accumulé et réparer les tissus endommagés. Par contre, il souffrait également d'une hanche brisée qui prendrait plusieurs semaines de convalescence malgré l'opération. Remerciant le docteur, le jeune Coréen s'affala dans une des chaises de plastique longeant le couloir, vidé de tout énergie mais tout de même soulagé d'un certain poids. Il resta figé dans cette position jusqu'à ce qu'une infirmière ne vienne lui annoncer que Xuejian était sorti du bloc opératoire et qu'on l'avait installé dans une chambre dans l'aile des soins semi-intensifs.

« Tu m'as fait une de ces peurs, ne me refais plus jamais cela s'il-te-plaît » chuchota-t-il alors qu'il embrassait délicatement le front de son amoureux qui ne commençait à peine de se réveiller de l'anesthésie de l'opération. Du moment où il était entré dans cette pièce, il n'avait d'ailleurs pas lâché la main du jeune Chinois.

Il n'était pas du genre à perdre le contrôle de ses émotions, mais il pouvait dire à quel point il avait eu peur de perdre l'homme qui avait pris une telle place dans son cœur et dans sa vie au cours des deux dernières années. Il ne pouvait pas toujours être aux côtés de son amoureux pour s'assurer que rien ne puisse lui arriver et il ne voulait pas non plus que la peur et l'insécurité viennent pourrir leur couple et leur vie. Il réfléchit longuement durant la première semaine d'hospitalisation de Xuejian, temps que cela prit pour que les médecins le déclarent hors de tout danger d'infections ou de complications, et il en vint à une conclusion.

Cela lui prit deux semaines de recherche intensive et de nombreuses discussions avec des agents immobiliers, mais il obtint exactement ce qu'il cherchait. Au diable le prix, il n'y jeta qu'un bref coup d’œil au moment de la signature du contrat. Il pouvait se le permettre de toute façon. Une semaine et demie plus tard, tous les effets du couple étaient maintenant installés dans un condo récemment construit et convenant parfaitement à la condition médicale du jeune Chinois. Plus d'escaliers dangereux, mais à la place des pièces spécialement adaptés à leurs besoins et dont la décoration avait été légèrement retouché pour mieux leur ressembler. On pouvait reprocher bien des choses au Coréen, mais pas de ne faire l'impossible pour les personnes auxquelles il était attaché.



1er février 2011


La journée s'annonçait merveilleuse, ou plus précisément, la soirée. Il faisait peut-être froid dehors, hiver obligeant, mais cela ne coupait en rien sa bonne humeur. Il avait d'ailleurs piqué la curiosité de certains de ses collègues alors qu'il était rentré à l’hôpital un sourire aux lèvres encore plus large que d'habitude. Il avait enchaîné rendez-vous sur rendez-vous comme à son habitude, ne se laissant pas distraire par ses plans pour la soirée. Il n'était pas peu fier d'avoir réussi à dégoter une réservation dans un merveilleux restaurant chinois ouvert depuis peu et qui était déjà vanté dans de nombreux journaux comme étant le meilleur de la ville. La raison derrière tout cela? Une surprise pour son amoureux, en célébration du succès que les livres de celui-ci avait obtenu jusqu'à maintenant. Regardant sa montre, il se dit que le jeune auteur devait d'ailleurs être en pleine séance de dédicaces. Il ne put retenir un sourire en coin en se souvenant de la réaction de son amoureux la veille alors qu'il lui avait annoncé ses plans de célébration. La facture qui s'annonçait déjà salée n'était rien comparée à l'expression qu'il avait pu alors voir sur le visage du Chinois. Oui, il était définitivement content de son idée. Alors qu'il était plongé dans ses pensées, la sonnerie du téléphone de son bureau le fit revenir brusquement à la réalité.

« Oui, ici le docteur Park »

La voix à l'autre bout de la ligne lui était familière, mais les nouvelles qu'il reçut lui scièrent littéralement les jambes. Si quelqu'un l'aurait vu en cet instant, cette personne se serait inquiétée du teint soudainement pâle du jeune docteur et de l'expression grave se peignant sur son visage.

« Merci de m'avoir averti. Ne l'appelez surtout pas, je vais m'en charger moi-même, c'est mon cousin. Oui, merci encore. Au revoir »

Raccrochant le combiné, il sentit toute force quitter son corps et il se prit le visage dans les mains, le dos voûté et les coudes appuyés sur son bureau, soutenant sa tête. On venait de lui apprendre la mort de son oncle. Cette nouvelle l'affectait d'autant plus qu'il était aussi proche du fils de cet homme, son cousin Il Wook, qu'il le serait si celui-ci aurait été son propre frère. Il avait d'ailleurs réussi à convaincre son interlocuteur de lui laisser le soin d'annoncer la tragique nouvelle au jeune homme. Il n'aurait pas voulu que celui-ci l'apprenne par téléphone également, craignant sa réaction face au choc. Il préférait s'en charger lui-même et être là pour soutenir son cousin dans ce moment difficile. Ne pouvant traîner davantage, il se força à se ressaisir. Pigeant son cellulaire dans la poche de sa veste, il composa sans difficulté de mémoire le numéro de Il Wook. Après de nombreux appels sans réponse, il dut se résoudre à lui écrire un message texte, lui demandant où il était et qu'ils devaient se voir immédiatement.

Quittant en flèche son bureau, il venait d'embarquer dans son auto quand il obtint une réponse à son message. Répliquant aussi vite, il démarra aussitôt la touche « envoyer » enclenchée et se mit à rouler aussi rapidement que possible vers l'université où son cousin avait cours. Malheureusement, dans sa hâte, il ne vit pas le chauffard une vingtaine de rues plus loin grillant son feu rouge. Il ne se rendit compte de sa présence que lorsqu'il lui rentra de plein fouet dans le côté. Les dernières choses qu'il entendit avant de ressentir un choc et une douleur tellement intenses qu'ils lui firent perdre connaissance furent le bruit strident de freins s'agrippant à l'asphalte et le vacarme effroyable de l'autre automobile s'encastrant dans la sienne. Il n'eut conscience de rien d'autre durant ces quelques secondes avant que la noirceur ne noie totalement son esprit.

• Votre plus grand rêve : Trouver un moyen de guérir les maux qui pourrissent la vie de son amoureux – le syndrome de Von Willebrand de type 3 et l’hypopnée du sommeil
• Connaissez vous ce site (si oui qu’en pensez vous ?) : Oui
• Votre pseudo sur le site (uniquement sur ce dernier) : Miracle

• Pseudo ou prénom :Mochi
• Âge :23 ans
• Temps de connexion : Je me pointe le bout du nez à tous les jours ou presque :)
• Un commentaire ? : Désolée du retard mais me voilà pour vrai cette fois!!
• Comment avez vous connu le forum ? : Mon adorable Xuejian <3 (hehehe -Mize')
• Avez vous lu le règlement ? : code validé par mary
• Exemple RPG :

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